Médecine personnalisée : sequencing ou profiling ?
Le sequencing consiste à choisir une molécule en fonction des traitements préalables. Nous avons dans la maladie de Crohn, par exemple, de nombreuses troisièmes lignes de traitement : védolizumab, ustékinumab, upadacitinib et risankizumab. En France, ce sequencing est souvent dû à la HAS qui propose ainsi les étapes de traitement. Ensuite, le choix est arbitraire, car nous n’avons pas de face-à-face en général. Seule l’étude SEQUENCE, qui a inclus des patients en échec d’anti-TNF, a comparé le risankizumab à l’ustékinumab, avec une supériorité du premier en termes de rémission endoscopique. Sinon, il faut discuter avec les patients des bénéfices, risques et tolérance pour chacune des molécules. Pour le sequencing, l’avenir passera par : quelle première ligne choisir pour être efficace sans affecter la seconde ? En clair, A puis B n’est pas égal à B puis A.
Le profiling consiste à deviner la réponse à une molécule par des scores prédictifs. Dans la maladie de Crohn, un score a été validé pour prédire la réponse au védolizumab : le CDST. Celui-ci prend en compte les antécédents de chirurgie, de lésion anopérinéale et de prise préalable d’un anti-TNF, et de deux résultats biologiques : l’albumine et la CRP. Plus le score est élevé (> 19 points), plus la probabilité de réponse au védolizumab est majeure (> 70 %). Inversement, un score très bas est associé à une faible probabilité de réponse, ce qui nous permettra de choisir ou d’optimiser le schéma du védolizumab.